Novembre et le XV de France… Une alchimie certaine entre ces deux entités qui en font un des moments de rugby les plus attendus de la saison. Une tournée automnale à domicile où notre XV de France étalonne sa préparation face aux meilleures formations du monde.
Pour tout amateur de rugby, Novembre a donc un parfum prononcé d’ovalie.
Cette année encore, la Fédération Française de Rugby a concocté de beaux rendez-vous avec un triptyque composé de la Nouvelle-Zélande, de l’Afrique du Sud et du Japon en clôture.
Les matches contre la Nouvelle-Zélande (11/11) et l’Afrique du Sud (18/11) sont bien entendu des événements incontournables très attendus par le rugby français. Après la courte défaite en novembre 2016 (19–24), le XV de France aura de nouveau l’occasion de se mesurer face à la meilleure équipe du monde. Du côté de l’Afrique du Sud, si les Springboks ont certes connu une saison 15/16 difficile, il serait hautain de ne pas s’attendre à une redoutable confrontation. Nul doute que l’Afrique du Sud arrivera en France préparée pour livrer un gros combat.
Concernant la rencontre face au Japon (25/11), cette date et ce match restent un petit évènement en soi. Habitués à plutôt recevoir les Fidjiens, les Tongiens ou encore les Samoas à cette époque de l’année, les supporters ont eu la surprise d’apprendre que la formation nippone serait le dernier larron ! Une équipe qui reste la révélation du rugby mondial durant ces dernières saisons. Intéressant de se souvenir du coup d’éclat mémorable lors de la Coupe du monde 2015 (victoire 34 à 32 contre l’Afrique du Sud), avec un bilan de trois victoires en quatre matches. Pays hôte de la prochaine Coupe du Monde en 2019, le Japon surfe sur une dynamique très positive, entretenue par une quatrième place très prometteuse lors du tournoi de rugby à 7 aux JO de Rio en 2016. Le match pourrait donc être quasi-historique ! Le XV de France n’a qu’à bien se tenir !
Mais finalement, pourquoi faire des tournées ? Une tournée en rugby est une série de test-matches. Au début de l’été, ce sont les équipes de l’hémisphère Nord qui quittent l’Europe pour l’hémisphère Sud. Au mois de Novembre, on fait l’inverse. Au fil du temps, les tournées ont acquis une dimension symbolique élevée, propre au rugby à XV. Ils n’en sont pas pour autant des matches « uniquement amicaux ». L’engagement est entier. Qui ne se souvient pas de ces douces ambiances d’avant-match lors d’un Samedi automnal à attendre le XV de France face au HAKA des All-Blacks devant un apéritif entre amis et un feu de bois en guise de fond sonore ?
Voir des nouveaux visages au sein du XV de France ?
Alors que le Mondial 2019 approche à grands pas, le sélectionneur Guy Novès sait qu’il lui reste peu d’occasions pour intégrer de nouveaux joueurs à son XV de France. Le sélectionneur sait aussi que l’apport de nouveaux visages peut s’avérer payant.
«Le XV de France e n’appartient à personne. C’est maintenant ou jamais pour voir les derniers joueurs que nous pourrons observer, de manière à aborder la dernière ligne droite avec ce qu’il se fait de mieux en France», a-t-il justifié dernièrement.
Le XV de France, machine à faire de l’argent ?
Cette année, la FFR a fait le choix de 4 dates. Et oui, on ne vous avait pas encore tout dit ! Le 14/11, on remet ça face aux All-Blacks avec un XV de France tout neuf. Une rencontre où l’enjeu sportif devrait être bien moindre.
Après sa prise de pouvoir à la Fédération française de rugby, Bernard Laporte a rapidement émis le souhait de rajouter un match pendant la tournée de novembre, à l’instar de l’Angleterre. Une volonté problématique puisque la rencontre supplémentaire (4 au lieu de 3 en tout) ne devait pas avoir lieu en dehors de la fenêtre internationale prévue par World Rugby.
Voilà pourquoi le XV de France se retrouve à affronter la Nouvelle-Zélande deux fois en quatre jours (les 11 et 14 novembre). Mais qui dit quatrième test match dit recettes supplémentaires. Avec trois millions d’euros pour les rencontres face aux grandes nations en moyenne, l’opération n’est donc pas purement sportive.
Le XV de France et le respect de la tradition ?
Le rugby international sans les tournées, ce n’est pas vraiment le rugby. Depuis plus de cent ans et le premier voyage en Europe de la Nouvelle-Zélande, ces rendez-vous se sont ancrés dans le calendrier.
Aujourd’hui, si le principal moteur repose sur l’aspect financier, notamment chez les nations qui rémunèrent leurs internationaux, on aime encore attendre ce fameux Samedi soir de Novembre avec les copains ! Encore plus, si on a la chance de se rendre au stade !